Les rues piétonnes de l’hyper-centre seront désormais fermées aux livreurs qui circulent avec un engin motorisé.
L’exaspération de beaucoup de riverains et commerces est monté d’un cran ces derniers face à la montée en puissance des deux-roues qui traversent parfois très vite, et en pétaradant, des petites artères habituellement dédiés aux seuls piétons : le phénomène, qui n’est pas foncièrement nouveau, a littéralement explosé pendant la crise sanitaire où confinement et couvre-feux ont incité les particuliers à commander leurs repas sur internet pour se les faire acheminer à domicile.
Dans les rues concernées, les riverains déplorent les nuisances sonores générées par ce trafic, mais aussi ses effets polluants, et le danger qu’il représente pour les passants.
Plus d’un scooter par minute place Royale
Face aux doléances de plus en plus nombreuses des habitants – mais aussi de certains commerçants – la Ville de Nantes décidé d’agir : depuis plusieurs semaines, l’annonce d’un durcissement du règlement avait été annoncé pour dissuader la circulation de ces livraisons à scooter. Une interdiction pure et simple, instaurée dans le périmètre de l’hyper-entre, avait même été promise après la période de couvre-feu afin de ne pas perturber ce type de service très utilisé en raison des restrictions de déplacement après 18 heures. Finalement, la municipalité n’attendra pas cette échéance : un arrêté, dont l’entrée en vigueur est prévue dès lundi prochain (le 8mars) « interdira les deux-roues motorisés à moteur thermique dans les zones piétonnes du centre-ville à partir de 11h30, chaque fin de matinée » annoncent les élus.
A Nantes, l’association Ras-le-Scoot mène le combat depuis longtemps : d’après sa fondatrice, jusqu’à 38 passages de scooters ont été comptabilisés en une demi-heure, place Royale, soit plus d’un par minute.
Environ 700 livreurs de repas exercent à Nantes : parmi eux, 70% recourent à des deux-roues à essence. Les pizzerias et autres fast foods ont depuis longtemps adopté ce mode de transport pour répondre à la demande de leur clientèle. Le fait est qu’avec la croissance du e-commerce, et sa quasi-généralisation liée au confinement et aux fermetures administratives qui en découlent, cette activité a littéralement explosé et atteint un niveau incomparable avec ce qu’elle était il y a dix ou vingt ans.
Montpellier notamment a pris des mesures identiques pour réguler ce type de livraisons dans son cœur de ville : à Nantes, Pascal Bolo avait précisé que les personnels concernés devront « garer leurs véhicules sur un site dédié au bord de la route puis terminer les 50 mètres restants. À moins qu’ils ne décident d’utiliser des vélos électriques ». Cette technologie, silencieuse et non polluante, n’est en effet pas visée par l’arrêté municipal.