On imagine mal Nantes passer à côté de cette technologie numérique qui promet de délais de connexion cent fois plus rapides que les réseaux actuels. Par acquit de conscience, la Ville emprunte la voie de la concertation avant de soutenir le déploiement.
A Nantes, capitale française du digital, la 5G prend son temps. Cette nouvelle fréquence mobile ultrapuissante actuellement promue par l’opérateur Orange, qui a obtenu le feu vert de l’Etat pour l’installer dans plusieurs grandes métropoles, y fait l’objet d’un débat public organisé par la Ville. Comme à Rennes, les élus nantais ont préféré temporiser et consulter la population, alors que les potentiels effets sanitaires liés à cette technologie interrogent certains scientifiques et, par ricochet, inquiètent une part du grand public : les ondes électromagnétiques émises par ses antennes sont-elles dangereuses ?
A Lyon et Bordeaux, les nouvelles municipalités ont fait part de leurs réticences, sans toutefois chercher à bloquer ou retarder le déploiement de la 5G. En région Pays de la Loire, Angers et Le Mans sont également sur la liste des territoires urbains où la couverture est en cours ou sur le point d’être achevée.
Rien de tout cela à Nantes où Orange s’est résolu à éviter un bras de fer avec les décideurs, alors que la loi lui autorisait théoriquement à passer outre : le débat, lancé lundi, invite le grand public à donner son avis via un support en ligne baptisé l’espace Dialogue citoyen, ouvert sur ce sujet jusqu’au 27 mars.
Les échanges recoupent plusieurs sous-thématiques alimentées par des dossiers d’information destinés à donner des éléments de réflexion aux internautes :usages et services, enjeux sanitaires, environnementaux et économiques, aménagement du territoire, sécurité et libertés. Dès mardi prochain, le 9 mars, la Municipalité organisera une conférence en ligne pour évoquer les objectifs de la 5G, avec l’appui et l’interventions d’experts de la question. Cet éclairage sera complété, dans les jours suivants, par une série d’ateliers-débats.
L’une des initiatrices de ce dialogue, Julie Laernoes (EELV), adjointe au maire de Nantes en charge de la prospective, a posé les règles du « jeu » : les discussions devront conduire à aborder « toutes les problématiques sans tabou, de manière à ce que les citoyens et acteurs du territoire puissent s’exprimer et peser à leur tour ».
Une synthèse des avis recueillis en ligne sera remise aux équipes de la maire Johanna Rolland le 31 mars. En fonction des tonalités perçues, les élus prendront une décision et définiront la stratégie à suivre : l’hypothèse d’un refus ferme de la 5G est l’une des hypothèses évoquées. Mais elle semble si peu probable.