L’ancien sélectionneur des Bleus, officiellement intronisé sur la banc de l’équipe première, remplace Christian Gourcuff, limogé début décembre. Son contrat court (six mois) semble davantage s’apparenter à une mission sauvetage qu’à un projet de reconstruction avec une vision à long terme.
Les supporteurs des Canari s’attendaient à tout, Patrick Vieira, Antoine Kombouaré et même Rolland Courbis…Peu sans doute s’était imaginé un seul instant voir Raymond Domenech (68 ans) s’asseoir sur le banc des Canaris, siège de surcroît réputé éjectable. D’abord parce que l’ex-sélectionneur national (2004-2010) devenu consultant sportif n’a plus entraîné d’équipe professionnelle depuis dix ans, époque lointaine qui remue de très mauvais souvenirs, celui du désastre de la Coupe du Monde en Afrique, couronné par la grève des joueurs tricolores et le lamentable épisode du bus à Knysna, dont Domenech fut, à son corps défendant, le symbole triste et impuissant, avant d’être remplacé par Laurent Blanc. Ce fiasco sportif, morale, humain et médiatique vaudra au « boucher » (son surnom lorsqu’il était joueur) un lettre de licenciement pour « faute grave » de la part de la Fédération Française de Football.
Très vite, Raymond la science s’est refait une virginité sur les plateaux de télé et de radio (RTL, Europe 1, L’Equipe 21), se frottant parfois de près à cette presse qu’il l’avait conspué à la fin des années 2000, période de vaches maigres qui a suivi la déception de Berlin (2006), cette finale de coupe du monde perdue aux tirs-au-but contre les italiens, sommet sportif atteint par Domenech avec les Bleus.
Un derby contre Rennes dès la reprise
Sa dernière expérience en club remonte à très loin et ce fut un plutôt un succès : Domenech est celui qui fit remonter l’Olympique lyonnais – son équipe de cœur- en Ligue 1 (c’était en 1989, deux ans après l’arrivée du président Jean-Michel Aulas). Après cette parenthèse de 5 ans, ponctuée de quelques participations aux coupes européennes, son nom fut associé à l’équipe de France Espoirs, dont il assura la sélection préparation pendant onze ans, jusqu’à son passage chez les A.
A Nantes, après l’intérim assuré par Patrick Collot, la mission de Domenech est assez simple : redresser la barre et éloigner le FCN de la zone dangereuse. Après leur défaite à Lyon le 23 décembre dernier (3-0), les Canaris pointent à une inquiétante 16e place, à deux points du barragiste. Le chantier du nouveau coach s’annonce donc immense : sa communication, si périlleuse avec les Bleus; sera l’un des clés de sa réussite, ou la raison de son futur échec, un de plus pour Waldemar Kita qui, a ce stade, a décidé de maintenir en place les membres du staff officiant à La Jonelière : Patrick Collot, les préparateurs physiques Cyril Moine et Guillaume Marie et l’entraîneur des gardiens Willy Grondin.
Sans doute que l’ouverture du mercato hivernal constitue un autre levier sur lequel Domenech voudra s’appuyer pour étoffer l’effectif en vue d’affronter la deuxième phase du championnat, avec, en point de mire, un derby contre Rennes dès la reprise, le 6 janvier.
« Je suis très heureux et très fier de rejoindre aujourd’hui un club mythique français comme le FC Nantes. J’ai hâte de me mettre au travail avec le staff et de tout mettre en œuvre pour que le club retrouve une place digne de son rang » a déclaré Domenech dans un communiqué publié samedi soir.